Pr Béatrice Crickx: le médicament objet de toute notre attention

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Agence Générale des Equipements et Produits de Santé

La prise en charge médicamenteuse est l’objet d’une attention toute particulière à l’AP-HP. Le Pr Béatrice Crickx, Responsable du Système de Management de la Qualité de la prise en charge médicamenteuse de l’AP-HP  fait le point sur le statut du médicament à l’hôpital.

webzine-3005Interview sur le médicament avec le Pr Béatrice Crickx, Responsable du Système de Management de la Qualité de la prise en charge médicamenteuse de l’AP-HP.

Les médicaments à l’hôpital sont-ils les mêmes qu’en pharmacie ?

Il peut effectivement exister des différences entre les médicaments distribués par la pharmacie hospitalière et ceux qui sont disponibles dans les pharmacies de ville. Mais il s’agit essentiellement de différences de forme ou de présentation (nombre de pilules par boîte, présentation sous forme de comprimés ou de sirops…). Ces changements tiennent au fait que l’hôpital dispense en priorité des médicaments génériques. Dans tous les cas, le médicament suit un circuit sécurisé à l’hôpital. Le médecin prescrit un traitement qui est validé par le pharmacien de l’hôpital. Le préparateur prépare le traitement, au jour le jour, et le délivre à l’infirmière dont le rôle est essentiel. Elle vérifie qu’il s’agit de la bonne posologie, du bon médicament et s’assure qu’il est administré au bon patient. La prescription d’un médicament obéit à des règles très strictes pour en assurer la conformité et la traçabilité. Néanmoins une attention de tous les jours est nécessaire et chaque service ou pharmacie est appelé à faire une analyse de ses risques potentiels et une analyses des évènements indésirables qui auraient pu survenir tout au long du circuit.

Dois-je informer l’hôpital sur les traitements médicaments que je poursuis ?

Nous recommandons au patient d’apporter avec lui toutes les ordonnances des traitements en cours, car trop souvent, le personnel soignant constate qu’il ne sait pas précisément ce qu’il prend, ni pour quoi il est traité. Nous incitons aussi les patients à remettre aux soignants tous les médicaments qu’il a apportés à l’hôpital afin qu’il n’y ait pas de redondance avec les traitements prescrits à l‘hôpital.
Même si le malade est bien connu du personnel hospitalier, il est également important de faire, à chaque hospitalisation, un point sur les allergies, les intolérances, etc. À la sortie du patient, le médecin doit prendre le temps de lui expliquer sa nouvelle ordonnance ou les ajustements opérés, si le traitement de base reste le même. Au moindre doute, le patient ne doit pas hésiter à poser des questions à l’infirmière ou au médecin. S’il refuse le traitement, il doit le dire et expliquer d’où vient ce refus, pour que l’équipe soignante puisse le rassurer.

L’AP-HP fabrique-t-elle ses propres médicaments ?

Pour certaines maladies rares, l’AP-HP doit en effet fabriquer ses propres comprimés, car ils sont introuvables sur le marché français. Même si leur utilité est reconnue, la rentabilité de ces médicaments n’est pas suffisante pour intéresser l’industrie pharmaceutique. Ce sont des médicaments dits « orphelins ». C’est la mission de l’Agence générale des équipements et produits de santé (AGEPS), un établissement de l’AP-HP, de contrôler le développement et la fabrication de ces produits. L’AGEPS supervise également l’achat, l’approvisionnement et la distribution de médicaments sur les marchés français et étrangers pour les 12 groupes hospitaliers de l’AP-HP.

Propos recueillis par Béatrice Bochet

Extrait du Webzine de l’AP-HP : Edition Spéciale Salon de la santé et de l’autonomie, Newsletter du 30 mai 2013